Les mots émois

Les mots émois

Une fissure dans le sablier

N'avez-vous jamais rêvé, marchant dans les rues de la ville où vous habitez depuis longtemps, partir, tout laisser, sans prévenir, sans préavis ? Quitter vos oripeaux, refaire votre vie ailleurs, où vous serez un anonyme ?

Le hic, c'est que la logique l'emporte bien souvent. Inconnu, on ne le restera jamais longtemps, même loin dans un autre pays. Quant aux raisons qui motivent cette envie soudaine, elles sont bien souvent à chercher à l'intérieur de nous-même. Il est peu probable qu'elles se laissent oublier facilement. Si dans un premier temps, on peut éprouver un vaste sentiment de liberté, elles auront tôt fait de revenir à la charge. Oui, elles ne nous lâchent pas, nous accompagnent où que l'on aille – et c'est bien le problème.

Alors, on laisse nos pas nous ramener gentiment à la maison – pour ma part, dans un appartement. On se laisse bercer par un instant de déprime, parce que quand même, on ne sait pas si on est lâche ou raisonnable, on comprend qu'on est piégé par nos limites, on prend conscience de nos faiblesses. Autant d'alibis pour partir… qui font qu'on reste ! Y a de quoi pleurer.

Moi, une fois rentré, je bois un grand bol de thé. Non, pas de café. Pourtant, ça fait mec, le café. Ça colle bien à l'image du déprimé, quand ce n'est pas un verre de vin fort. Moi, je bois du thé. Avec un soupçon de lait. Le petit doigt levé. Pas par snobisme : un incident domestique a condamné l'auriculaire de ma main droite à demeurer définitivement raide. Désormais, quand je sirote mon liquide bouillant, lui pointe au ciel comme un soldat au garde-à-vous.

Je bois mon thé debout devant la fenêtre de ma cuisine. Poste inégalable pour observer mes compatriotes. Je suis un point immobile sur l'axe du mouvement perpétuel. Tous s'agitent sous mes yeux sans me voir. Voilà un remède imparable à mes idées noires du petit matin. Je suis cet inconnu dans cet anonymat un instant désiré et je me paie le luxe de yeuter les autres sans qu'ils en soient conscients.  

Je cherche des détails insignifiants mais significatifs dans leur démarche, j'explore virtuellement leurs pensées selon leur comportement, je tente d'inventer des dialogues quand passent des couples. Convaincu d'avoir matière à écrire, je m'installe enfin devant mon ordinateur. Je prends la posture adéquate de l'écrivain, l'air sérieux et résolu, je me mets sur la première page de mon roman et… Rien.

Mes doigts restent figés sur le clavier, mes idées sont en arrêt devant la feuille comme un prédateur devant sa proie. Il attend. Un mouvement. Le moment adéquat pour bondir. Il y a une sorte de fébrilité dans l'air. Va-t-il l'attraper ?

Pour ma part, mes idées savent essentiellement marquer l'arrêt. Parfois, elles bondissent frénétiquement sur quelques pensées, convaincues de tenir un magnifique sujet. Au final, elles n'ont jamais attrapé que des rats ou des mulots, du tout venant maintes fois abordé, du menu fretin sans intérêt. Qui ne satisfait aucun appétit.

Pourquoi est-ce que j'insiste ? Pourquoi ce titre pédant d'écrivain ?

Parce que ça justifie mes heures vides, industriellement ou socialement improductives. Bon, évidemment, je ne peux abuser les gens longtemps. N'ayant édité qu'un seul livre, qui à l'époque, a eu beaucoup de succès, tous mes amis – c'est-à-dire ma boulangère attitrée et le voisin qui accepte de m'accompagner dans mes soirées de beuverie – ont cessé de croire à mes futures éditions. Au moins ont-ils la délicatesse de ne pas me renvoyer à mon incompétence.

Vous me direz, la boulangère sans doute ne veut pas perdre un client et le voisin, la possibilité de prendre une cuite hebdomadaire à peu de frais. Si tout ce qu'il a à faire, c'est de m'écouter fabuler, il s'en tire à bon compte. Après tout, il n'a que sa télé pour lui faire la conversation.

Sans doute vous demandez-vous de quoi je vis. Interrogation légitime. Notez d'ailleurs l'expression : "gagner sa vie". Pour ma part, je l'ai reçue dès ma naissance, avec toutes les options en sus : de l'argent, une "bonne éducation", de la culture et même une belle gueule, tout ça grâce à mes parents aristocrates fortunés.

Donc, pourquoi faire des efforts ? Il me suffisait de placer quelques flatteries, avec un sourire tout en dents blanches et parfaitement alignées, d'adopter une attitude tout en réserve, polie, serviable, donnant l'illusion que je respectais mon rang et mon sang, ce dont mes parents s'ennorgueillaient.

Surtout, c'était le moyen idéal pour avoir la paix ! On ne me demandait guère de rendre des comptes de mes journées estudiantines. Il n'était pas question de laisser croire que l'on ne me faisait pas confiance. Et comment d'ailleurs supposer qu'il put en être autrement ?

Je manipulais l'hypocrisie à la perfection. Voilà bien ce que j'ai retenu de mes années de jeunesse. Je m'inscrivais dans une école d'art – oui, on admit sans trop d'objection que je n'envisageasse pas de devenir médecin ou tout autre profession socialement adéquate au rang de la famille. Mon père tenta bien de me convaincre, voyant en moi le digne héritier de son cabinet d'avocats. Et là, je dois remercier avec une profonde gratitude mon frère cadet, peut-être moins doué pour les pirouettes et les flatteries, mais parfaitement compétent pour les études. On me laissa donc rêver ma vie – un enfant artiste, ça en jette aussi !

Il me fallu développer d'autres qualités que l'hypocrisie : la manipulation, le mensonge. Car si je voulais sauvegarder mon train de vie de fainéant impénitent, il me fallait donner le change auprès de ma famille. Etaler mon art. Donner de l'illusion qui nourrirait suffisamment la fierté de mes parents pour ne pas éveiller de soupçons. Et pour qu'ils continuent à alimenter mon compte en banque pour mes frais annexes.

Je l'avoue donc : j'abusais sans restriction de mes charmes. Je maniais la séduction et le mystère avec dextérité. J'attisais puis je repoussais. L'homme que ces demoiselles rêvaient de s'attacher. Evidemment, je ne m'intéressais qu'à celles inscrites dans une école d'art. Bien sûr, je ne les recevais que chez moi – un appartement offert par mes parents – et ne les présentais jamais à ma famille.

Il suffisait que j'émette la possibilité d'habiller les murs nus de ma chambre, pour que la demoiselle énamourée me propose un de ses tableaux qui irait justement très bien chez moi ; il s'agit juste de me rendre un service, c'est par pure générosité. Alors, j'hésite, je lui demande si elle est sûre ; oui, de toute façon elle en a peint d'autres, elle n'y tient pas tant que ça – mais un peu quand même, c'est pas n'importe quel tableau, elle y a quand même mis d'elle… Comment refuser ? C'est tellement touchant, n'est-ce pas ?

Ou bien encore il arrivait que je quitta ma maîtresse avec un tableau sous le bras qu'elle avait absolument tenu à m'offrir, moi si sensible, si doux, si attentionné – et dans ce cas, il s'agissait toujours de femmes plus âgées – je n'étais par regardant sur l'âge – de celles qui souhaitaient me subordonner à leur existence.

Voilà comment je pouvais présenter différentes œuvres à mes parents, toujours surpris par ma palette artistique si étendue.

Bien entendu, j'avais la délicatesse d'accrocher l'œuvre offerte sur le mur sus cité, tant que durait ma relation avec la généreuse donatrice. Parfois, je poussais le vice jusqu'à garder le tableau en évidence même après la rupture, ce qui immanquablement provoquait la jalousie de la nouvelle compagne de mes nuits. Qui voulait balayer définitivement de ma vie toute trace d'un amour passé. Un tableau en chassait un autre !

Je voudrais dire une chose importante : j'ai respecté toutes ces femmes. D'une certaine manière, oui, je les aimais. Pourtant, je n'éprouvais pas le désir de demeurer longtemps auprès de l'une ou de l'autre. Je me lassais.

Maintenant, vous vous dites que tout ça ne pouvait pas durer éternellement. Vous avez raison. Surtout que mes parents, trop heureux d'avoir un fils aussi talentueux, se sont mis en tête de me permettre d'exposer dans une galerie. Leur nom et leurs amis étaient des sauf-conduits qui m'ouvriraient toutes les portes.

Je tentais de les dissuader – je n'oserais jamais, mes tableaux n'étaient pas des chef-d'œuvres, il n'était pas nécessaire de déranger qui que ce soit ; puis, je voulais me débrouiller seul, je ne voulais pas être pistonné… Bref, j'alignais tous les arguments possibles sans parvenir à ébranler d'un iota leur décision.

C'est alors que c'est produit cet incident qui me vaut un petit doigt réfractaire à la courbette.

J'arpentais mon salon de long en large, me triturant les neurones en quête d'une idée fabuleuse qui me sauverait du pétrin dans lequel j'allais me trouver. Mon frère me souffla alors cette idée – ha, oui, j'oubliais de vous dire que nous étions très amis, mon frère et moi. Nous vouions l'un pour l'autre une grande admiration : moi pour ses capacités intellectuelles, sa culture si étendue ; lui pour mon aisance en société, mes amours donjuanesques, ma vie dissolue. Ensemble, nous étions un duo parfait et l'un apportait ce qui manquait à l'autre. Je lui soufflais quelques astuces pour séduire et embarquer la demoiselle, il m'aidait à me sortir de certaines situations délicates et me servait d'alibi avec complaisance. Et nous riions ensemble lors de soirées arrosées de nos écarts et jeux.

Il savait la situation délicate dans laquelle je me trouvais. Et quand je dis délicate, c'est pour rester poli. Il débarqua un soir chez moi avec un marteau, m'apportant me dit-il la solution idéale : je ne devais plus être capable de peindre (je ne l'ai jamais été, mais ça, seuls mon frère et moi le savions). Comment ? En perdant l'usage de ma main droite ! Comment ? Il fallait réfléchir, trouver encore, mais n'était-ce pas un argument de taille ? Un accident, quelque chose qui m'empêcherait pendant un moment ; je pourrais ensuite arguer que mon moral en avait pris un coup, que je ne pourrais jamais plus toucher un pinceau, que c'était le rêve de toute une vie qui s'écroulait !

Idée géniale. Douloureuse, mais géniale. (Quand je dis douloureuse, je ne fais pas allusion au fait que je devrai abandonner mon statut de peintre. Mais à la souffrance que j'éprouverai lorsque ma main recevra un coup de marteau que tenait le cambrioleur que j'ai surpris chez moi cette nuit ; j'ai tenté de l'arrêter, faisant preuve d'un courage remarquable ; il m'a menacé et a abattu l'outil sur ma main qui protégeait mon visage. Oui, c'était tiré par les cheveux, mais ça tenait bien la route.)

Mon frère et moi, après avoir bu maints verres de cognac de qualité, prîmes un plaisir assez malsain à forcer la porte de mon appartement comme l'aurait fait un voleur, à briser des objets comme si une lutte avait eu lieu. La partie la plus difficile nécessita que nous nous soulâmes plus encore. L'un pour le coup qu'il allait prendre sur la main, l'autre pour le coup qu'il allait donner. Ce ne fut pas aisé. Et je pense que si seul mon petit doigt a gardé des séquelles, c'est parce que mon frère était trop bourré pour frapper suffisamment fort. J'ai tout de même hurlé de douleur ! 

Le subterfuge fonctionna à merveille ! Tout le monde cru à mon histoire de cambriolage, on me félicita pour mon courage, on me plaignit, on me cajola et l'on décida que l'on ne parlerait plus peinture devant moi.

Finalement, cédant à la pression familiale, je pris place dans l'étude de mon père. Néanmoins, on fit preuve de sollicitude envers mon inaptitude professionnelle, on ne me donna que des tâches subalternes de rédaction, d'archivage, convenant parfaitement à ma nature. Je n'avais aucune passion pour les longues délibérations juridiques, ni aucune aptitude à la rhétorique pénale. Je trouvais ainsi du temps pour de vaines occupations et mes parents pouvaient prétendre que leurs deux fils avaient une situation conforme à leur nom.

Un salaire honorable tous les mois puis l'héritage de mon père décédé d'une crise cardiaque me permirent de faire des économies. Enfin, je donnais les pleins pouvoirs à mon frère et repartais pour une nouvelle vie.

Voilà. Je suis maintenant dans ce grand appartement. Mon nom est écrit avec sa particule sur la sonnette. Forcément, ça intrigue, ça attise les curiosités : "Vous êtes de la famille du célèbre avocat ?" – "Oui, nous sommes frères" – "Et vous, vous faites quoi ?" A force, il a bien fallu que je me trouve un métier. C'est ainsi que je suis devenu écrivain, vivant de ses rentes. Et des quelques droits d'auteur qu'il m'arrive de toucher sur les ventes de mon premier livre.

Pas trop difficile, la vie ? Jusque là non, vous répondrais-je.

La vie s'écoulait tranquillement, telle des grains de temps dans un immense sablier, imperturbable. Je continuais à user de mes charmes auprès des femmes, de celles qui sont suffisamment racées pour paraître à mon bras et qui ont suffisamment de classe pour ne pas me faire de scandale quand je les quittais. J'arpentais les bibliothèques découvrant des trésors de lectures qui comblaient parfaitement ma solitude. Je n'avais de compte à rendre à personne. 

Jusque là. Jusqu'à la semaine dernière plus exactement.

Du néant peut naître tous les possibles.

Surtout, du passé peut ressurgir tous les improbables. L'inimaginable.

Une fissure dans le sablier.

J'ai trouvé la lettre lundi matin dans ma boîte. J'ai été très intrigué et pour cause : je ne reçois jamais de courrier. Je remontais chez moi, déchirais l'enveloppe. Immédiatement, je sus qu'un sacré gros grain de sable venait d'enrayer le parfait déroulement de ma vie.

On me menaçait. On allait salir mon nom – et celui de mon frère que j'aimais tant, n'est-ce pas ? C'était en tout cas à espérer pour mon anonyme. On allait prouver la faute dont je m'étais rendu coupable. Bref, "on" voulait se venger.

D'abord interloqué, je ne pus réfléchir. Mes synapses transmetteurs noyaient mes neurones sous tant d'informations qu'aucune n'aboutissait à quelque chose de sensé. Puis, petit à petit, je repris les commandes de mon cerveau. Oisif, peut-être, mais pas con.

Si celui qui m'accusait d'avoir volé son manuscrit édité sous mon nom il y a trois ans était l'auteur de ce texte, pourquoi n'avait-il rien écrit depuis ? Qui aurait permis la comparaison et prouver mon larcin ?

"Et vous, Mr De…, vous n'avez rien écrit non plus, n'est-ce pas ? Pourquoi ?"

Mon argument est pourri.

Certainement, il a en main de quoi me faire tomber. Un double du manuscrit ? Ce peut être un faux. Mais ce peut être aussi un vrai et ça, les experts le prouveront immédiatement.

Suppositions qui ne me mènent à rien, puisque je ne sais pas ce qui motive mon accusateur aujourd'hui.

Je pourrais supposer qu'il a tout simplement patienté, calculant que mes comptes en banque seraient suffisamment fournis après quelques années. Les intérêts rapportés par mon héritage et les avoirs sur mes droits d'auteur ont en effet sacrément gonflés depuis le temps.

Or, il ne réclame pas d'argent contre son silence.

Alors, quoi ?

Il veut me faire peur ?

Il ne semblait pourtant pas si malin, lorsque je l'ai rencontré.

Ou bien, c'est elle…

C'était à l'époque où ma vie se résumait à séduire et à entretenir les murs de mon appartement avec les tableaux de ces dames. Alors, je ne supposais pas une seconde que je deviendrais un écrivain – sur mes papiers administratifs, à tout le moins.

Alice, une de mes conquêtes à laquelle je fus attaché plus qu'aux autres, je dois le reconnaître, avait un frère autiste. Autiste, mais bon sang, sacrément doué avec les mots. Je ne sais par quel étrangeté du cerveau humain, ce type était incapable de tenir une conversation un brin sensée et pourtant, il avait écrit un roman du tonnerre de dieu.

Honnêtement, je ne sais pas non plus ce qui s'est passé dans mon propre cerveau. J'ai peut-être attrapé l'autisme à trop fréquenter Alice. Toujours est-il qu'un jour où je demeurais seul chez elle, le manuscrit relié par les bons soins d'Alice passa du tiroir du bureau à mon sac de sport. Si j'ai éprouvé un instant de remord, je ne pus me résoudre à remettre l'objet à sa place.

Je le glissais dans un placard et je l'oubliais.

Enfin, pas immédiatement. Lorsqu'Alice me raconta, la voix tremblante de larmes, que le manuscrit de son frère avait disparu et me demanda si je ne l'avais pas vu, il me fallu encore mentir : "Non, vraiment. Je suis sincèrement désolé".

Le sujet fut clos. Je quittais Alice quelques semaines plus tard.

Les années passèrent. Ce n'est que lorsque j'ai déménagé que j'ai retrouvé le manuscrit. Soudain, l'idée a surgit telle un diablotin sortant de sa boîte : j'ai sursauté avec autant de surprise !

Voilà comment mon nom s'est trouvé sur la couverture d'un livre édité en milliers d'exemplaires ; comment j'ai été invité à des émissions littéraires d'importance ; comment j'ai signé de nombreux autographes. Oui, j'ai usurpé une vie. J'ai abusé un être malade qui, certainement, avait plus besoin d'argent que moi.

Vraiment, je m'attendais à une réaction et m'apprêtais à partager les gains, n'étant pas dans le besoin. La seule motivation justifiant mon acte était le désir de reconnaissance. Je voulais que l'on puisse dire au moins une fois que j'avais créé quelque chose. Vanité, quand tu nous tiens !

Alice ne se manifestant pas, je me suis dit… Je ne sais pas, moi. Qu'elle devait avoir quitté le pays ! Qu'elle avait eu un accident mortel. Qu'elle était devenue autiste elle aussi !

La vie continua à s'écouler dans le sablier du temps. Le passé s'est effacé sous les grains de sable du futur. J'ai pris mon quotidien à bras le corps et me suis installé confortablement dans mon rôle de romancier.

Je ne doute plus que cette lettre provient d'Alice. A part elle, personne ne peut me soupçonner. Et son frère ne peut agir de la sorte.

Mais que veut-elle ?

J'en étais là de mes réflexions lorsque j'ai vu, en bas dans la rue, sa silhouette gracile reconnaissable malgré les années passées. Alice. Je me demande pourquoi je l'ai quitté. En même temps, une femme aurait été embarrassante dans le déroulement de mes journées si remplies.

Elle lève la tête. Se fend d'un signe de la main, ostensiblement adressé à mon intention. Puis, elle fait un autre signe, me désigne une fenêtre de l'immeuble en face. Je lève les yeux. Je reconnais son frère. Il sourit à pleines dents alors que son fusil pointe sur moi.

Je suis si fainéant que je n'ai même pas bougé. Étrange expérience que de se prendre une balle en pleine poitrine. Eh bien voilà, moi qui rêvais d'un monde inconnu, je vais être servi.

 

 



11/01/2011
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